Réalisateur passionné, Peter von Kant vit dans un loft élégant et cosy avec Karl. Ce dernier ne dit jamais rien, gère l’agenda de Peter, accueille les invités, remplit les coupes de champagne et retravaille...

Réalisateur passionné, Peter von Kant vit dans un loft élégant et cosy avec Karl. Ce dernier ne dit jamais rien, gère l’agenda de Peter, accueille les invités, remplit les coupes de champagne et retravaille les scénarios. Jamais, il ne reçoit une marque d’estime. Peter ne témoigne du respect qu’à sa « muse », l’actrice vedette Sidonie, qui a déjà un certain âge. Un jour, elle amène le jeune Amir. Peter tombe sous son charme et s’éprend de ce bel homme très sûr de lui. Il lui propose d’emménager chez lui et de l’aider à lancer sa carrière d’acteur. Amir a du talent, on le courtise, et bientôt il reçoit des propositions de partout. Mais plus le succès lui sourit, plus il traite Peter avec indifférence et arrogance…

Avec « Peter von Kant », François Ozon rend un hommage vibrant au monument qu’est le réalisateur Rainer Werner Fassbinder, en réinterprétant avec audace la pièce de ce dernier « Les larmes amères de Petra von Kant » et son film éponyme de 1972. Une fois de plus, le réalisateur français prouve son incroyable talent pour diriger les actrices et acteurs, excellents ici, notamment Denis Ménochet dans le rôle principal (qu’on a pu voir dans plusieurs films d’Ozon) et Isabelle Adjani qui campe une grandiose diva Sidonie non sans quelques pincées d’autodérision. « Peter von Kant » raconte une histoire faite d’avidité amoureuse insatiable, de jeux de pouvoir, de possessivité menant au déclin d’un homme égomaniaque – une pièce cinématographique à la fois intimiste et subtilement mélodramatique, servie avec une certaine mélancolie et une dose d’humour noir.